J'étais encore tombé dans les pommes. A force de pas manger, mon corps suivait plus, j'avais trop faim mais je pouvais toujours rien avalé, l'infirmière essayait même plus, vu qu'à chaque fois j'allais vomir, elle me menaçait juste tout le temps de m'envoyer à l'hôpital... Aujourd'hui elle était même pas là, on m'a laissé dans un lit me reposer, je trouvais pas le sommeil. J'étais sur qu'ils allaient encore prévenir Alekseï vu que c'est le seul "membre de ma famille" si on peut dire ça comme ça, et il va encore me tuer quand il saura que j'ai encore fait ma tête de mule et que j'ai encore rien avalé aujourd'hui.

J'ai ouvert la porte tout doucement. Les nouvelles allaient vite ici. Dès mon cours fini je me suis empressé d'aller le voir.
Je me suis approché silencieusement, et je me suis assis à coté de lui.
Je l'ai fixé, sans rien dire.

J'étais en train de dormir, mais pas profondément, du coup quand j'ai senti un mouvement sur le lit, j'ai ouvert les yeux. Oups. C'était Alekseï.

" ... Coucou ! "

Je lui ai souris, c'était le genre de sourire qui veut dire "Tu m'excuses hein dis tu m'excuses...? ".

D'abord, j'ai continué de le fixer, sans bouger. Un sourire s'est dessiné au coin de mes lèvres, un truc qui n’annonçait rien de bon.

- Alors comme ça tu ne veux rien manger?

J'ai sortit un paquet de madeleines de ma poche, je l'ai ouvert en prenant tout mon temps et en fredonnant.

J'avais peur. Genre vraiment très peur. J'aimais tellement pas ce sourire que je connaissais si bien. Non, je voulais pas manger. Il me ferait rien avaler, c'est mort... J'ai regardé le paquet de madeleines avec un regard suspicieux.

" J'ai vraiment pas faim, vraiment pas ... "

- Ok. Je suis de bonne humeur. On va commencer par la manière douce.

J'ai pris une madeleine et j'ai croqué un bout. Je l'ai mâché, j'ai bouché le nez de Luka, j'ai ouvert sa bouche et je lui ai refourgué la nourriture. J'ai refermé sa bouche et je l'ai maintenue fermée.

- Si tu veux respirer, avale.

La manière douce... Si on peut appeler ça comme ça ... Il sait très bien que je fais un blocage, je peux pas, je vais vomir. Mais il a plus de force que moi et il a pas tardé à réussir à m'en foutre dans la bouche. Je refusais d'avaler mais je pouvais pas respirer si je le faisais pas alors j'y ai été contraint, je me sentais pas bien.

Je l'ai relâché.

- Et bah voila, on va y arriver tout les deux. Je continu ou tu les mange tout seul comme un grand?

J'ai regardé le paquet. Ça va, c'était des petits sachets de trois. Je n'allais le forcer qu'à finir les deux madeleines et demie qui restait.

- Si tu vomi je te fais lécher, jusqu'à la dernière miette.

Beurk encore pire. J'étais sûrement encore plus pâle que ce matin en arrivant là. Quand il m'a montré le paquet que j'avais encore à finir j'ai fais non de la tête, vite fait, je peux vraiment pas, s'il y tient vraiment il va devoir continuer.

" Alekseï je te dis que je veux vraiment pas manger... "

Ça servait à rien de tenter le regard implorant là (ça sert jamais avec lui de toute façon), il allait littéralement me tuer.

Je lui ai foutu une tarte.

- Tu ne me dis pas que tu ne veux pas quand moi je veux. Pour qui est ce que tu te prends?!

J'ai mâché la fin de la première madeleine.

J'ai un peu gémis de douleur, ses claques faisaient toujours mal et ce malgré que j'y étais habitué depuis toutes ces années. J'ai rien répondu, valait mieux pas, j'ai juste fermé la bouche...

Je l'ai forcé à ouvrir la bouche une nouvelle fois, et re. J'ai bouché son nez et j'ai bloqué sa mâchoire.

- Avale, et il n'en restera plus que 4, des bouchées.

Il me faisait mal, il était toujours trop brusque. J'ai avalé encore à contrecœur, j'avais déjà envie d'aller tout revomir, mais j'ai pas envie qu'il me force à remanger par dessus, beurk. J'avais les larmes aux yeux, je le regardais...

- Bon... Plus que deux madeleines. Tu me fais vraiment chier Luka. Tu vas prendre cher pour rentabilisé le temps que je perd à te donner des forces.

J'ai continué avec la deuxième madeleine.

Prendre cher... Il manquait plus que ça, j'aurais dû accepter de manger par moi-même, ça aurait évité que ça en arrive là... Je savais de quoi il voulait parler, c'est pas un truc qui me dérange en soi quand il le fait pas comme une brute. J'ai continué de manger sous la contrainte.

- Il en reste une. Toi même ou je continue?

Je l'ai collé sous son nez.

" J-je le fais ... "

Si ça pouvait éviter qu'il me fasse trop mal. Je me suis redressé, j'ai pris la madeleine et je l'ai mangée, j'y allais super lentement parce que ça me donnait toujours la nausée de manger mais au moins je l'ai fait tout seul...

- Bien. Ca t'évitera peut être de saigner.

Je l'ai regardé de haut.

J'ai terminé la dernière madeleine. Enfin... J'ai pas osé le regarder au début mais j'ai levé les yeux vers lui pour voir s'il avait l'air un peu moins énervé contre moi.

- ................ C'est bien.

J'ai soupiré.

" C'est bon je suis pardonné ...? "

Je l'ai regardé. Mon Alekseï, celui dont je suis amoureux, on se demande même comment je fais ... J'espérais quand même qu'il ne me ferait pas mal encore mais je le connais bien, quand il dit un truc il le fait...

- Pardonné à un tiers ouais. Comme je disais, je ne te ferais pas saigner. Tourne toi.

Je suis allé fermer la porte à clef.

Il avait pas abandonné l'idée, comme je le pensais. Moi, j'aime bien le faire avec lui mais quand il ne fait pas exprès d'y aller fort pour me faire mal ou quand il ne me dit pas que j'ai pas le droit de prendre du plaisir... En gros c'est pas souvent que je peux apprécier, si seulement ça pouvait être comme ça tout le temps. Mais je l'aime quand même. Je me suis mis sur le ventre, je le voyais pas, j'entendais juste ses pas et le bruit du verrou de la porte de l'infirmerie.

- Me fais pas chier avec tes fringues. Retire les.

J'ouvrais mon pantalon.

Je me suis un peu redressé mais je suis resté dos à lui j'étais presque à quatre pattes sur le lit, j'ai retiré mes vêtements un par un jusqu'à être nu.

Je l'ai pris par les hanches et je ne me suis pas fait prier pour lui refaire le derrière.

- Je veux t'entendre crier.

Comme d'habitude j'avais pas eu le droit à des préliminaires, je savais limite pas ce que c'était~ J'ai lâché un cri quand il est entré, j'ai agrippé les draps dans mes mains. Ça me faisait honte de devoir faire autant de bruit alors qu'on était juste à côté d'un couloir où des gens pouvaient passer tout à fait normalement mais j'ai crié, assez fort, dès qu'il donnait des coups de bassin, à la fois parce que c'était ce qu'il voulait entendre mais aussi parce qu'il me faisait mal et que je pouvais pas m'en empêcher.

J'ai continué un bon moment. Je me suis arrêté quand j'ai vu que ça allait vraiment plus. C'était bien fait pour lui, il l'avait cherché.
Je l'ai poussé pour qu'il s'étale lamentablement dans son lit.

- Me fais plus chier maintenant.

Il me faisait trop mal, je tenais a peine sur mes jambes, du coup quand il m'a poussé je me suis laissé tomber en avant. Je l'ai regardé, je lui en voulais même pas, a force.

" Alekseï ... "

J'avais juste envie qu'il me fasse un câlin mais je peux toujours rêver pour ça ...

- Ta gueule. Rhabille toi et me fais plus chier. On rentre.

Je me suis rhabillé bien, je lui ai tourné le dos et j'ai marché vers la porte. J'ai posé mon frot dessus, fermant les yeux.

- Dégage..


Bordel.. Qu'est ce que j'avais fait.. Rien. Il le méritait. Non.. Si.  
J'ai ouvert la porte et je suis sortit.

Je me suis rhabillé en tremblant un peu, je me suis levé, je marchais un peu bizarrement mais ça allait, j'allais pouvoir retourner à la voiture... Je me suis rapproché de lui pour sortir aussi.

J'ai marché en ligne droite jusqu'à la voiture, sans m'arrêter.
Je suis monté au volant et j'ai allumé le moteur, attendant qu'il monte.

Je l'ai suivi tout le long, j'étais toujours tout pâle, je me sentais mal et en plus je boitais un peu quand je marchais... Je suis entré du côté passager et je me suis attaché sans rien dire, je voulais pas qu'il m'engueule encore.

- T'es vraiment con Luka.

J'ai démarré d'un coup. Quand j'étais énervé, je conduisais... Très mal.

J'ai pas répondu quand il m'a dit que j'étais con, je me suis tassé dans mon siège et j'ai vérifié que ma ceinture était bien attachée parce que je savais très bien à quoi m'attendre avec lui au volant...